Rechercher dans ce blog

BIENVENUE SUR COGITO CAFE ! VOTRE BLOG TOUJOURS A LA PAGE DES CHOSES DE LA VIE !

vendredi 18 mars 2011

Heidegger, un penseur nazi ?


Martin Heidegger
Le nazisme, cette doctrine hitlérienne qui a endeuillé l’Europe et le monde lors de la deuxième guerre mondiale (1939-1945), à travers ses pensées sionistes, ses guerres d’occupations dévastatrices, ses massacres de millions de civils et militaires aurait-il pu être soutenu par un auteur aussi célèbre que Martin  Heidegger (1889-1979)? La respectabilité de cet auteur qui s’est établie à travers ses écrits, ses pensées, ses enseignements sur le respect de la nature, des hommes, une célébration de l’être au détriment de l’étant  et une profonde mise en cause des pratiques technologiques avec leurs raisons instrumentales, aurait-elle pu être entachée par un pacte inconnue du grand public que Heidegger aurait pu signer avec le nazisme comme le suppose avec conviction un autre auteur, le chilien Victor Farias dans son œuvre, Heidegger et le nazisme ? En réponse à une telle accusation contenue dans cette œuvre parue en 1987, et donc 8 ans  après la mort de Heidegger ; Silvio Vietta, un auteur,  assez informé, dit autre chose à travers son livre, Heidegger, critique du national-socialisme et de la technique. Il relève dans son œuvre, plusieurs faits de la vie et des activités de Heidegger qui coïncident avec la présence du pouvoir d’Adolph Hitler à l’époque  du règne nazi en Allemagne mais qui infirment  dans leur totalité, une certaine promotion du nazisme. Et, plus loin, Silvio Vietta donne une fois de plus à voir un pan de la philosophie heideggérienne qui est tout sauf une célébration de la domination mais bien de la pensée totalement sienne et non au service de la matérialité. De sa fonction en tant que recteur élu de l’Université de Fribourg le 21 avril 1933, on retient de Heidegger, son discours de rectorat prononcé le 27 mai 1933 sur le thème de « l’auto affirmation de l’université allemande » et dans lequel il cite la pensée de Nietzsche « Dieu est mort ». Un thème et des références qui feront penser à une identification au nihilisme, au totalitarisme hitlérien et à une opposition à la fois catholique particulièrement. Or, dans les faits il n’en est rien ! Car pour ce qui concerne le nihilisme, Heidegger n’y voit qu’un retour à l’essence des choses, au commencement de tout ce qui donne sens à tout. Ce qui est bien différent du nazisme qui croit pouvoir donner au monde l’orientation qu’il veut. En réponse donc à la domination et au totalitarisme hitlérien, Heidegger oppose, le retour à l’essence de la philosophie, c’est-à-dire, à son essence grecque qui n’est autre que le commencement de l’histoire de l’être. Toujours en refus de la politique aveugle dans laquelle la folie d’Adolph Hitler entraîne toute la nation allemande, Heidegger se sert de son poste de recteur l’Université de Fribourg  pour  chaque fois mettre à nue le projet de la politique guerrière qui ne cesse de défigurer l’humanité. Cela  afin qu’on ne se serve, certainement pas de sa notoriété pour soutenir l’insoutenable et surtout parce qu’il  signifie clairement  son désaccord total avec l’orientation monstrueuse que le nazisme a fait de la technologie. La technique, à propos, et l’utilisation qu’en fait le pouvoir du Führer, pour détruire les hommes et la nature est, sans cesse, décriée par Heidegger afin de réveiller à tout moment, toutes ces consciences qui s’engouffrent dans l’obscurité de l’autodestruction dans laquelle le fascisme hitlérien conduit inexorablement l’univers tout entier. Un courage, en ces temps de terreur que Heidegger risque, en vue d’honorer l’être, qui ne fait pas du tout de barrières mais s’ouvre aux valeurs du rassemblement, de la vérité et du respect du sacré. Et pour parler du sacré, il ne faudra pas oublier, que ces amitiés avec des amis juifs ont été réaffirmées mêmes en ces temps. Ce que des correspondances que rappelle Silvio Vietta, confirment d’ailleurs.
Salifou Amara
salifouamara@yahoo.fr

Sivio Vietta .- Heidegger, critique du national-socialisme et de la technique, traduction Jean Ollivier (Paris, Pardès,1993,179 pages)                                   


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire