Le parquet a estimé que des faits qualifiés d'agression sexuelle
étaient "reconnus" mais prescrits. La journaliste compte déposer une
nouvelle plainte avec constitution de partie civile.
A l'issue de l'enquête, "il ressort que si faute d'éléments de preuve suffisants, les poursuites ne peuvent être engagées du chef de tentative de viol, des faits pouvant être qualifiés d'agression sexuelle sont quant à eux reconnus", indique dans un communiqué le parquet.
"Cette décision du parquet, bien qu'insatisfaisante, constitue une première victoire pour Mlle Banon puiqu'au terme de cinq mois d'une bataille acharnée, il est établi sans réserve, que son dossier n'est pas vide et que les faits qu'elle a dénoncés ne sont pas 'imaginaires' contrairement aux affirmations de Monsieur Dominique Strauss-Kahn qui n'ont semble-t-il convaincu personne", a réagi l'avocat de la plaignante, Me David Koubbi dans un communiqué.
Constitution de partie civile
La journaliste avait prévenu, sur le plateau du Grand Journal,
qu'en cas de classement, elle déposerait immédiatement plainte avec
constitution de partie civile. "Parce que le dossier n'est pas si vide
que ça. Ce n'est pas que parole contre parole", avait-elle expliqué sur
Canal +.
Féministes
"Ce classement (...) est une demie victoire
pour Tristane Banon qui a enfin été reconnue comme victime, affirme
Paroles de femmes dans un communiqué. D'un côté, son agression sexuelle a
été reconnue par le parquet, de l'autre, la durée de prescription
limitée à 3 ans est dépassée." L'association féministe avait soutenu la romancière, notamment lors de la manifestation contre les violences faites aux femmes.
"Tristane Banon n'aura pas l'appui du parquet"
D'après Me Julia Katlama, avocate pénaliste et secrétaire de la Conférence,
"cette saisine d'un juge d'instruction permet de passer outre la
décision du parquet" mais rend la tâche de la plaignante plus compliquée
car celle-ci "ne disposera pas de l'appui du parquet". Mais cette voie,
nuance-t-elle, offre "une plus grande liberté à l'avocat de Tristane
Banon, Me David Koubbi, car il pourra faire des demandes d'actes".
Deux options s'offriront au juge d'instruction saisi de la nouvelle plainte: conclure à un non-lieu ou un renvoi vers une cour d'assises pour tentative de viol. "Il est probable que le juge d'instruction prenne son temps, qu'il refasse les confrontations, qu'ils réentende les témoins...", conclut l'avocate parisienne.
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