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Lynx.info:
Vous permettez, peu avant l’arrestation de Laurent Gbagbo, le pouvoir
sénégalais disait avoir des preuves que Laurent Gbagbo a donné de
l’argent aux intellectuels africains. Vous êtes un de ces intellectuels ?
Me Cheikh Kouressy Ba : Je
vous remercie de cette question, que je qualifierai, sauf votre
respect, de surréaliste. Cela fait quoi, à votre avis, donner de
l’argent aux intellectuels africains ? Cette catégorie de personnes, les
intellectuels africains, est à ce point bannie qu’on ne doit pas leur
faire des libéralités ? Donner de l’argent, en soi, ce serait un crime ?
Laurent Gbagbo lui-même serait si peu recommandable ou à ce point ciblé
et suspect que le fait pour lui de donner de l’argent recèle une dose
de criminalité ? A quel titre a-t-il donné, d’ailleurs, de l’argent,
comme vous dites, aux intellectuels africains ? Pour rémunérer des
services comme c’est la règle partout au monde? Rembourser des frais et
débours ? Compenser une perte de temps ? Leur souhaiter un joyeux
anniversaire ? Je ne sais trop… En tout état de cause, s’il s’avère
que ce tuyau du siècle émane bien du pouvoir sénégalais, vous seriez
avisé de lui demander de compléter l’information afin que nul n’en
ignore et surtout pour que les ennemis jurés de Laurent Gbagbo ne le
ratent pas ! Vous vous rendez compte, donner de l’argent aux
intellectuels africains ! Mais c’est que ce Gbagbo n’a reculé devant
aucune sorte d’horreur !
Réflexion
faite, plus sérieusement, qu’un tel scoop vienne de Dakar ne m’étonne
pas. Là-bas, à la grande consternation des Sénégalais, des hommes de
détail sont venus remplacer les hommes d’Etat qui ont fait la fierté de
cette nation durant les quarante premières années post indépendance ! Et
des hommes d’une vénalité ahurissante pour lesquels tout tourne autour
de l’argent ! Corrompus jusqu’à la moelle, ils ont muté en violents
psychopathes n’ayant pour seule boussole que le pognon, qui est pour eux
l’alpha et l’oméga ! Je me souviens qu’en 2000-2002, le premier
ministre d’un gouvernement africain qui m’avait constitué dans une
affaire n’avait pas manqué de me manifester son étonnement devant
l’insistance avec laquelle un proche de Wade, sans se gêner le moins du
monde, enquêtait sur le montant de mes honoraires ! Vous vous imaginez
un peu entre quelles mains le pouvoir est tombé dans le pays de Senghor
et Diouf ?
Récemment,
un néo-opposant à Wade, son ex-ministre des affaires étrangères dix ans
durant, devenu son contempteur après avoir été congédié sans préavis,
avait fait état de ces intellectuels africains payés par Laurent Gbagbo à
peu près dans les termes de votre question. Malgré ma déception, je
m’étais gardé de répondre, la sortie me paraissant si lamentable et de
si peu d’intérêt, pour dire le moins !
N’étant
pas dans le secret des dieux, malheureusement, je ne saurais répondre
en profondeur à votre question. Sauf pour constater avec vous que les
dignes fils du continent africain, du côté des intellectuels vrais, ont
pris fait et cause pour la Côte d’Ivoire patriotique. D’ailleurs ils ne
l’ont pas fait pour les beaux yeux de Laurent Gbagbo, mais bien pour
dire halte aux dérives inacceptables de certains chefs d’Etats
occidentaux et de l’Onu dont le parti-pris flagrant pour Ouattara et la
démarche douteuse pour le règlement d’une banale querelle postélectorale
étaient par trop suspects pour être honnêtes. L’avenir n’a pas tardé à
donner raison à ces dignes fils de l’Afrique dont la capacité
d’indignation reste intacte au demeurant. Il n’est que de voir le
courage et la détermination avec lesquels ils continuent de flétrir
l’agression dont la Libye est victime de la part de la France et des Usa
réfugiés sous la bannière de l’Onu et de l’Otan pour s’en convaincre.
Pendant
le même temps, vous avez vu tous ces suppôts du diable en transes,
vouer aux gémonies Laurent Gbagbo, appeler à son assassinat et à la
destruction de la Côte d’Ivoire qui ne veut pas se coucher. Ces esclaves
modernes portent costume-cravate, roulent carrosse et voyagent en first
class, l’injure à la bouche et le quolibet aux lèvres, fortement
convaincus d’appartenir au bon camp. Honni soit qui mal y pense, ce qui
les meut, c’est seulement le triomphe de la démocratie telle que les
blancs se sont échinés à nous l’enseigner ! Et défense de rire, ils ne
reculeront devant aucun obstacle afin de faire régner cet ordre
démocratique ! Touchante mobilisation, n’est-ce pas ? Ce sont ces êtres
vils, méprisables et qui serrent aujourd’hui la queue entre les jambes
qui ont droit au respect après avoir garni leurs comptes en banque pour
longtemps avec le salaire de l’ignominie et du parricide, ce sont ces
traîtres à leur race qui ont droit au respect et à l’estime, pendant que
ceux qui ont pris leur courage à deux mains pour défendre au prix de
leur vie les intérêts bien compris de l’Afrique devraient raser les murs
et répondre du crime abject d’avoir été payés ! Mais dans quel monde
sommes-nous, vraiment ?
En
vérité les intellectuels de valeur, pas forcément africains, qui ont eu
l’honneur de faire écran devant les autorités légitimes de la Côte
d’Ivoire pour défendre l’Afrique et les Africains sont des héros que le
peuple ivoirien n’oubliera jamais. Si l’argent était leur motivation
principale, il ne fait pas de doute qu’ils auraient choisi le camp où
celui-ci coulait à flots, le camp de la force brutale, du mensonge et du
banditisme parce que le clan du grand capital qui rêve d’une Afrique à
sa botte ! Mais les gens motivés le sont par des valeurs compulsives,
simples et belles qui sont bien au-dessus de l’argent et tout ce qui lui
est consubstantiel, allez expliquer cela aux mercenaires et agents
infiltrés de la cinquième colonne, ces voyous cachés derrière des
micros, caméras, plumes et ces professionnels d’ ONG qui ne vivent que
de tels contrats !
Cela
dit, je voudrais rappeler une chose, par rapport aux liens qui
m’unissent au président Laurent Gbagbo. Vous le savez, ou vous ne le
savez pas, mais en 1992 j’ai eu l’honneur d’avoir participé à côté d’une
bonne vingtaine d’avocats venus de tous les horizons à ses deux procès
en Mars et Juin devant le Tribunal de première instance puis la Cour
d’Appel d’Abidjan. Depuis, il m’a fait l’honneur de son amitié en
m’intégrant dans sa famille ! Entre cette année 1993 et son accession au
pouvoir en 2000, il n’a plus accepté que je réside à l’hôtel lors de
mes séjours à Abidjan, m’assignant presque à résidence dans son propre
domicile ou dans celui, voisin, de sa sœur, et m’invitant à partager
tous ses repas, avec les siens !
En
passant, vous me pardonnerez de profiter de cet entretien pour dire à
cette remarquable famille, déjà assez affligée, mon immense regret à la
suite du faux avis de décès de la génitrice du président Gbagbo que des
esprits à la tortuosité et à la cruauté sans égales ont diffusé pour
ajouter à notre douleur à tous, alors que la maman se porte à merveille
et tient à serrer son fils très fort dans ses bras quand Dieu le lui
rendra. Je convoite du Seigneur un puissant secours pour que cette
remarquable mère vive encore très longtemps et rentre en triomphe au
pays en excellente santé…
Cela
précisé, je pense qu’il est inutile de dire, qu’en ce qui me concerne,
c’est donc un grand frère dont je suis immensément fier que je défends
d’abord, et je le ferai tant qu’il me restera un souffle de vie, n’en
déplaise aux imbéciles qui pensent que tout se monnaye sur cette terre !
Des analystes disent que Abdoulaye Wade est devenu la voix de la France en Afrique. C’est votre avis, à vous aussi ?
Ils
n’ont pas tort. Vous savez, Wade a comme modèles des hommes du genre
Houphouëtt-Boigny, Mobutu et Omar Bongo Ondinga, il n’est que de voir la
mégalomanie de l’homme et son rapport à l’argent, aux fastes pour s’en
convaincre. Eux, au moins, avaient l’excuse d’avoir été adoubés par la
France, alors que c’est un peuple exerçant sa souveraineté dans un bel
élan protestataire qui l’avait élu, lui, le vieil opposant à Senghor et
Diouf à l’issue d’une lutte acharnée de 26 années. Les agents
traditionnels de la France avaient au moins des arguments pour « tenir »
les gens, leur pays étant doté de ressources fabuleuses pour s’imposer
dans leur voisinage et distribuer des bonbons à leurs maîtres gourmands.
Tandis que lui, Wade, il n’a que sa bouche, un égo surdimensionné et un
pays complètement pillé qui est forcé de faire la manche pour arriver
difficilement à joindre les deux bouts ! Depuis la présidence de Nicolas
Sarkozy, qui coïncide avec le réveil de la rue africaine, la
Françafrique vit ses dernières relations incestueuses avec le continent,
et il est significatif qu’un homme qui incarne le passé dans une
Afrique qui est l’avenir du monde soit le garde suisse de cette maffia
immonde.
Wade
comprend maintenant à son détriment que, contrairement à ses modèles,
il ne tirera aucun avantage de ce contrat avec la France, une dame
ingrate si prompte à exprimer sa défiance et à s’évanouir à la moindre
secousse populaire susceptible d’emporter les régimes vomis qui la
soutiennent! Il sait d’ores et déjà que son alliance avec le diable lui a
définitivement enlevé le peu de crédit qui lui restait sur le
continent, l’indignation et la colère qui ont accompagné ses dernières
foucades diplomatiques étant à ce propos fort explicites.
Ce
qui est désolant, c’est que cet homme a pris la décision de se salir
uniquement pour faire le lit de son fils, dans l’espoir que la France
lui sera gré de son activisme françafricain en adoubant ce dernier. Si
Eyadéma et Bongo, qu’il a qualifiés publiquement de pas plus
intelligents que lui, l’ont réussi, pourquoi pas lui, se disant
l’Africain le plus diplômé du Caire au Cap ?
Vous
dites dans un de vos articles que Wade veut bien voir son fils diriger
le Sénégal. Karim Wade ne le mérite-t-il pas quand son père dit que
l’opposition est désunie ?
En
réalité des truands, payés à coups de milliards prélevés sur nos
maigres deniers publics, avaient berné le vieux pour lui faire avaler
des sornettes, comme quoi le mouvement que son fils avait fait monter,
la Génération du Concret, était entrain de supplanter l’opposition, la
seule vente des cartes ayant culminé à plus de 900.000 ! Quel père ne
danserait pas un mbalax effréné avec une telle information concernant
son fils biologique ?
Résultat
des courses aux municipales de Mars 2009 : le petit, après avoir
plastronné sur les plateaux et dans les studios durant la campagne
électorale, ne réussit pas à gagner un seul bureau de vote dans tout le
Sénégal ! Son père lui-même viendra en quatrième position dans son
traditionnel bureau de vote, là où ni Senghor ni Diouf n’ont jamais
réussi en plus de vingt élections à lui contester la victoire ! Le Pds,
son parti, contraint d’intégrer dans ses listes les « Concrétins »,
comme on appelle ses potes de la génération du concret, a été laminé au
point qu’il a perdu toutes les grandes villes du pays, son industrie de
fraude compensant la bérézina dans les communautés rurales !
Il
y a eu rebelote récemment, le 23 Juin, lorsque, mésestimant
manifestement le désamour des Sénégalais pour ce colis qu’il tient à
leur fourguer envers et contre tout, le vieux despote a voulu faire
passer son texte de loi scélérat instituant un ticket
président-vice-président éligible avec seulement 25% plus une voix dès
le premier tour! Même les malades se sont levés dans un dernier sursaut
d’énergie pour participer aux manifestations de ras-le-bol et lui
demander de garder sa marchandise avariée dont nul ne veut!
Le
Sénégalais est karimo-incompatible, et cela seul le père, Abdoulaye
Deubeliou ne l’a pas encore compris ! A preuve, alors que le peuple
attendait qu’il s’adresse à lui pour faire amende honorable et s’engager
à ne pas se représenter à la présidentielle de 2012, le vieux n’a
trouvé rien d’autre à faire que de demander à son rejeton de se fendre
d’une lettre ouverte au peuple sénégalais publiée dans la presse
quotidienne du 4 Juillet ! « Je vous ai compris, je pardonne à tout le
monde, je suis l’homme le plus détesté de ce pays, je fais l’objet
d’attaques injustes, je vous aime pourtant, moi aussi je suis contre la
dévolution monarchique du pouvoir, et patati et patata… », alors même
que s’il n’avait tenu qu’à lui, les chasseurs bombardiers de leur maître
Sarkozy auraient réduit en compote le peuple des manifestants du 27
Juin comme il l’avait demandé à… Robert Bourgi dans la plus pure tradition des requêtes ouattaresques !
N’avez-vous pas peur que la France soutienne en 2012 le fils comme elle l’a fait au Togo et au Gabon ?
Nous
l’attendons de pied ferme, le cas échéant ! En tout cas, si Sarkozy et
ses stratèges écoutent leur dernier ambassadeur à Dakar, l’académicien
Jean-Pierre Ruffin, ils se garderont bien de le faire ! Ce diplomate
chevronné, l’un des plus respectés au Sénégal, a d’ailleurs perdu son
poste pour avoir défendu vaille que vaille cette position et affirmé que
si jamais Wade commettait l’imprudence d’imposer son fils aux
Sénégalais, ces derniers seraient capables d’exprimer leur
mécontentement avec une sauvagerie extrême jamais enregistrée dans
l’histoire de ce peuple paisible !
Les
éventuels soutiens du binôme Wade ont déjà eu un avant-goût de cette
réactivité du peuple du Sénégal. La question qu’ils doivent se poser est
bien celle de savoir si Wade 2 vaut tout cela ! Il leur suffit alors de
dresser les portraits comparés des fils Eyadéma et Bongo pour se
convaincre définitivement que la vérité au nord du golfe de Guinée n’est
pas nécessairement évidente en-deçà. Le petit Wade compte un seul et
unique soutien, à part un père sénescent et totalement déconnecté des
réalités, il s’agit d’une maman « sénégalaise d’ethnie toubab » dont la
devise est certainement : « à qui veut quelque chose dans ce pays de
cocagne il n’est rien d’impossible », tant son jugement est obscurci par
la forte densité au mètre-carré des minables et des rebuts de notre
société qui broutent dans son entourage !
On va parler de la Côte d’Ivoire si vous le voulez bien. Pour vous, c’est qui, Laurent Gbagbo ?
Jérémie
et Job à la fois ! L’homme politique le plus dénigré et le plus diffamé
qui soit, mais aussi le dirigeant africain qui a connu le plus
d’épreuves douloureuses tout au long de sa longue marche, à la fois !
Même séquestré, il continue d’être accusé de tous les crimes ! Les
disparus du Novotel, pro-Gbagbo notoires, enlevés alors que la résidence
présidentielle de Cocody est sous un déluge de feu : c’est Gbagbo ! Le
général Guéi, tué avec tous ses proches pendant que le président se
trouve en visite officielle en Italie et que ses ministres, officiers,
gendarmes sont affreusement assassinés et que c’est la débandade au plus
haut niveau de l’Etat : c’est Gbagbo ! Le journaliste franco-canadien
Guy-André Kieffer enlevé et abattu alors que son enquête sur les
magouilles du cacao révèle le rôle du trader Antony Ward de Armajaro,
patron et mari de la sœur de LoÏc Folleroux lui-même fils de Madame
Ouattara Dominique Nouvian ex-veuve Folleroux, les pratiques
spéculatives de la rébellion qui attaque toujours pour entraver la
commercialisation du cacao et permettre donc la constitution d’énormes
stocks, lesquels ne seront vendus qu’après que les prix se sont envolés à
des hauteurs inédites pour des centaines de milliards de bénéfices
allant dans les poches de Ouattara, Soro et leurs chefs de guerre :
c’est Gbagbo qui l’a tué !
Et
que dire de ces innombrables victimes, toujours « ramassées »,
découvertes et photographiées par les journaux proches de Ouattara au
détour d’une rue, mutilées et sauvagement torturées, des morts dont la
proximité et les incompatibilités d’humeur avec Ouattara, Soro Guillaume
ou leurs chefs de guerre sont avérées : encore Gbagbo ! Les escadrons
de la mort, Gbagbo ! Les charniers, à commencer par celui de Yopougon,
où le principal protagoniste, un Malien payé en faux billets par
Ouattara soi-même et qui, après son élargissement de prison au Mali pour
détention et usage de ces faux billets, viendra se répandre dans la
presse ivoirienne et confesser sa participation à la mascarade ? Encore
et toujours Gbagbo ! Le vrai-faux massacre des femmes marcheuses
d’Abidjan où l’on s’est rendu compte qu’entre Hollywood et Bollywood, il
pouvait bien y avoir de la place pour les rebelles cinéastes de
Ouattara à Abobollywood assistés par l’Afp et les grandes chaînes de
télévisions, avec une morte ensanglantée qui se relève, croyant la scène
terminée, et qui s’entend hurler en malinké « recouche toi, ce n’est
pas encore fini ! » : ne cherchez pas midi à quatorze heures, c’est encore l’effaceur qui est passé par là !
Voilà
Laurent Gbagbo côté cour, le monstre que les professionnels du
média-mensonge ont fabriqué et dont l’image a été pasteurisée et «
vendue » aux naïfs et aux hurluberlus de la terre, tout cela pour en
finir avec lui par tous les moyens ! Parce qu’il symbolise la nouvelle
Afrique, celle qui refuse de se coucher et qui a décidé de se tenir
debout et de marcher vers son destin !
Evidemment,
tout cela est peine perdue dans la mesure où les Ivoiriens, même ceux
qui ne l’aiment pas, savent à quoi s’en tenir vis-à-vis de cet homme qui
est resté constant dans sa démarche et sur qui les humiliations,
campagnes de dénigrement et mensonges sordides n’ont eu aucune prise.
Aujourd’hui, plus que jamais, son aura est restée intacte, les épreuves
qu’il a traversées avec stoïcisme et honneur ayant, en plus et de
manière inattendue, contribué à le hisser à une altitude que nul
n’aurait osé envisager ! Depuis sa « capturation », comme dit Mme Kandia
Camara, ministron de Alassane Ouattara en charge de… l’Education
nationale, Laurent Gbagbo est devenu, paradoxalement, le maître
incontesté du jeu. L’ombre de sa compétence couvre toute les
valses-hésitations de l’incompétent technocrate libéral Ouattara à la
commune renommée d’expertise surfaite et à qui l’on ne confierait même
pas un quignon de pain ! Les succès de sa politique s’affichent dans
toute leur splendeur au moment où l’expert économiste n’arrive même pas à
trouver le chemin du début des solutions pourtant annoncées à grands
renforts de pub durant sa campagne pour assurer une seule journée
normale du train de vie de la Maison Ivoire…
Ce
grand conducteur de peuple a subi toutes sortes d’avanies, de
souffrances et d’humiliations depuis 1970, six emprisonnements, la
torture pour lui et ses proches, des bastonnades, l’exil, des tentatives
d’assassinat… S’inspirant de Job, son modèle de patience, il a tout
enduré, sans se plaindre une seule fois, sans jamais prendre les armes!
Arrivé au pouvoir, il ne s’est vengé de personne, il n’a fait
emprisonner personne, ni adversaire politique ni journaliste, alors
qu’il a continué à être traité de tous les noms par ces derniers ! Au
contraire il a permis un retour au pays des exilés, offert un statut
enviable au feu général Guéi, à l’ancien président Konan Bédié et à
l’ancien premier ministre Dramane Ouattara, permis à ce dernier de
participer à titre exceptionnel à la présidentielle, financé leurs
formations politiques à des niveaux jamais atteints au monde (plus d’un
milliard annuel par parti politique significatif), réuni tout ce monde
autour de gouvernements d’union, en les laissant de plus déverser leur
bile sur lui, comploter dans son dos et salir en permanence son nom,
etc…
Pourtant Laurent Gbagbo n’était le pire en Afrique. Comment expliquez-vous le bloc de ses pairs contre lui ?
Avaient-ils
le choix, ces pseudo-présidents, en fait de pauvres marionnettes
activées au gré des circonstances ? En privé, à trois exceptions près,
ils appelaient leur homologue ivoirien pour l’encourager et lui demander
de tenir bon, en public ils ne manquaient jamais d’ajouter leur grain
de sel au réquisitoire du jour, histoire de démontrer leur touchante
solidarité avec les exigences du maître !
En
fait, ces hommes de peu de foi qu’on appelle chefs d’Etats ne sont pour
la plupart qu’un ramassis de pignoufs qui n’ont même pas d’estime pour
leurs propres personnes, qui ne savent pas pourquoi ils sont là, qui se
fichent du jugement de l’histoire. C’est pourquoi cela ne les gêne
nullement de travailler sous la dictée d’autres pouvoirs extérieurs, de
se mettre au service d’intérêts extérieurs au continent, pourvu qu’on
les laisse manger tranquilles et que leur sécurité soit assurée de même
que les aides ponctuelles pour compenser leur mauvaise gestion et vu les
urgences au pays…
Torturés
par le remords d’avoir échangé les intérêts supérieurs de leur peuple
contre le doux statut d’agents de l’étranger, de tels dirigeants ne
peuvent que détester cordialement les vrais hommes du type de Laurent
Gbagbo qui leur rappellent en permanence leur triste condition. Au point
qu’ils n’hésitent pas, quand on le leur demande, à leur planter le
couteau dans le dos, histoire d’apaiser leur âme corrompue et de ne plus
entendre leur conscience, s’ils en ont une, les gronder !
Alassane Ouattara dit vouloir envoyer Laurent Gbagbo devant la CPI. C’est un bon signe pour la réconciliation ?
Non
mais, attendez ! Gbagbo, si vous voulez respecter la chronologie des
événements, les a envoyés le premier, lui et Soro ainsi que leurs chiens
de guerre, devant la CPI, née en 2002, et ce dès 2003 ! A ce moment, la
rébellion venue du Burkina, financée, armée et soutenue par Paris,
avait déjà fini d’endeuiller la Côte d’Ivoire, 10.000 innocents ayant
perdu la vie ! Des documents en lieu sûr sont là, à foison, pour
rapporter la preuve indubitable de l’imputabilité de cette rébellion
sanglante à tous ces braves messieurs dont même des discours, interviews
et séances de confessions sont disponibles.
Dès
le 18 Avril 2003, en effet, le gouvernement ivoirien, sans avoir
ratifié le Statut de Rome, déposait une plainte qui valait déclaration
de reconnaissance de la compétence de la CPI et qui affirmait, je cite :
« Conformément à l’article 12-paragraphe 3 du Statut de la CPI, le
gouvernement ivoirien reconnait la compétence de la Cour aux fins
d’identifier, de poursuivre, de juger les auteurs et complices des actes
commis sur le territoire ivoirien depuis les événements du 18 Septembre
2002….Cette déclaration faite pour une durée indéterminée entrera en
vigueur dès sa signature », fin de citation.
A son tour Alassane Ouattara confirmera cette déclaration dans ses courriers adressés au Procureur de la CPI le 14 Décembre 2010 et le 3 Mai 2011.
Mais il s’empresse de gommer la partie indéterminée de la déclaration
ainsi que tous les crimes commis entre le 18 Septembre 2002 et le 28
Novembre 2011, date du second tour de la présidentielle ! D’un coup de
gomme, un seul, le plus insupportable des dénis de justice se voit ainsi
perpétré ! On ne parle plus des 10.000 morts de Ouattara-Soro pour ne
pas avoir à parler des 58 morts de Chirac-Licorne en Novembre 2004
devant l’hôtel Ivoire…
Mais
ce n’est pas tout ! Alors que Gbagbo, fidèle en cela à l’esprit, à la
lettre et à la logique des signatures des accords de paix, ne poursuit
aucun acteur ou chef de la rébellion alors qu’ils sont tous connus,
Ouattara, lui, commence déjà par nier la compétence qu’il a reconnue à
la CPI ! En quoi faisant ? Eh bien, au moment où il invite le Procureur à
enquêter, il engage à l’interne une procédure judiciaire à l’encontre
du président Laurent Gbagbo et de certains dignitaires de son régime,
officiellement accusés depuis le 21 Juin de crimes économiques, atteinte
à la sûreté de l’Etat et crimes de sang.
Auparavant,
le 15 Juin, son gouvernement fantoche avait, vous vous en souvenez,
décidé de la « mise sur pied d’une commission nationale d’enquête à
l’effet de faire la lumière sur toutes les violations des droits de
l’homme commises pendant la crise post électorale ». Cela n’est autre
qu’une reconnaissance de sa compétence de pouvoir enquêter également sur
les crimes de guerre et d’en réprimer les auteurs et commanditaires,
les crimes de guerre étant une particularité des violations des droits
de l’homme. Il s’y ajoute le fait que le Livre 2 du Code Pénal ivoirien
relatif au Droit Pénal Spécial, Titre 1er, pose le principe de la
compétence de la justice étatique ivoirienne pour châtier tout auteur,
responsable ou complice de crimes contre l’humanité et de crimes de
guerre (dans les articles 137,138 et 139). A quoi rime ce jeu brouillon
et suspect du génocidaire installé par la communauté internationale ?
N’est-ce pas, là, la meilleure preuve a contrario qu’il n’ose pas, même
en pensée, traduire le président Laurent Gbagbo devant la CPI ? Et
pourquoi donc ?
Selon
l’article 17 du Statut, paragraphes 1a et 1c, « une affaire est jugée
irrecevable par la Cour lorsque : a) l’affaire fait l’objet d’une
enquête ou de poursuites de la part d’un Etat ayant compétence en
l’espèce, à moins que l’Etat n’ait la volonté ou soit dans l’incapacité
de mener véritablement à bien l’enquête ou les poursuites ; c) la
personne concernée a déjà été jugée pour le comportement faisant l’objet
de la plainte , et qu’elle ne peut être jugée par la Cour en vertu de
l’article 20 paragraphe 3 ».
Human
Rights Watch, Amnesty International et la Division des droits de
l’homme de l’ONU ont fait état de crimes de guerre commis par les deux
camps, dont le monde entier savait qu’ils étaient entrés en guerre suite
au refus par Ouattara de la décision du Conseil Constitutionnel
ivoirien de proclamer Gbagbo vainqueur, et non suite à la lecture
hors-cadre et hors-délai par le seul président de la Commission
Electorale nationale de résultats provisoires-définitifs donnant
Ouattara vainqueur, puis la certification de ces résultats burlesques
par le représentant du Secrétaire général de l’ONU. Deux camps étaient
donc en face : les FDS, ex-FANCI, l’armée régulière du pays mise sur
pied dès les premières années de l’indépendance de la Côte d’Ivoire,
d’une part, et la rébellion, d’autre part : le MPCI baptisé à
Linas-Marcoussis en janvier 2003 FN par Chirac, puis rebaptisé FRCI le
17 Mars 2011 par ordonnance de Ouattara lui-même qui avait nommé
auparavant Guillaume Soro le 3 Décembre 2010 premier ministre et
ministre de la défense. Comme le Procureur de la CPI ne peut rapporter
la preuve que les crimes de guerre susvisés ont été commis par le seul
camp de l’armée loyaliste, on voit d’ici à quoi a finalement abouti
l’amateurisme marron du chouchou de la communauté internationale !
Gageons qu’il saura trouver les moyens de se soustraire aux poursuites
en se débrouillant aussi, dans son propre intérêt, pour épargner son
second couteau et ses cruels com zones…
Mais
vous n’êtes pas au bout de vos surprises ! Aux termes de l’article 5 du
Statut de Rome, la Cour est compétente pour juger quatre principaux
crimes : les crimes de génocide, les crimes contre l’humanité, les
crimes de guerre et les crimes d’agression. Or la CPI a exclu de son
champ d’enquêtes et de poursuites en Côte d’Ivoire les crimes de
génocide et les crimes d’agression. Pourtant les faits, les témoignages
et les rapports d’enquête des Ong, des nombreuses personnes physiques et
morales attestent qu’il y en a eu à profusion.
Même
l’ONU, dans le rapport de son groupe d’experts en date du 27 Avril, a
été formelle sur l’effectivité des crimes d’agression perpétrés par des
Etats nommément visés : le Burkina-Faso, le Nigéria et le Sénégal,
impliqués jusqu’au cou dans la guerre ! Il suffit de lire les
paragraphes 109, 111 et 130 du rapport précité qui répertorient les
véhicules militaires, forces étrangères et contingents présents pour
s’en convaincre. Ou alors les révélations faites au cours de la réunion
du 1er Mars 2011 par le ministre Patrick Achi à propos de l’aide
militaire bilatérale de ces trois pays.
Mais
ces trois gouvernements voyous peuvent se frotter les mains dans la
stricte mesure où l’exclusion de leurs odieux crimes d’agression du
champ d’enquête a pour unique fondement la prescription de l’article
15-bis, paragraphe 5 : la Côte d’Ivoire n’est pas partie au Statut de
Rome pour ne pas l’avoir ratifié !
Que
dire en revanche des crimes de génocide ! L’article 6 les définit comme
« l’un quelconque des actes ci-après commis dans l’intention de
détruire, en tout ou partie, un groupe national, ethnique, racial ou
religieux » et suit une longue liste des techniques au moyen desquelles
les Dozos et chiens de guerre Frci de Ouattara-Soro ont rayé de la carte
du globe des villes, villages et quartiers entiers sous le regard
impassible et les hochements de tête des casques bleus de l’ONU et des
bérets rouges de la force Licorne dont la complicité passive, comme au
Rwanda, est indiscutable ! Aussi bien dans l’ouest ivoirien que dans les
villes et villages de la boucle du cacao jusqu’aux quartiers populaires
d’Abidjan foncièrement pro-Gbagbo, les responsables sont formellement
désignés par les rescapés des massacres eux-mêmes, par l’ONU prise de
remords pour avoir confondu « protéger les civils » et guerroyer à côté
d’une rébellion qu’elle a transportée, équipée, soignée, armée et
nourrie, par la Croix-Rouge internationale, par Caritas et Amnesty
International dans un rapport exhaustif sur les événements de Duékoué le
29 Mars.
Vous savez certainement qu’il existe un document appelé « Accord Négocié » qui
régit les relations entre la CPI et l’ONU. Aux termes de cette
convention, la Cour est placée sous la dépendance financière,
matérielle, administrative et technique de l’Organisation !
Même
pour le choix des avocats, alors que Laurent Gbagbo a la chance d’en
avoir de très bons dans son parti dont d’anciens bâtonniers et hauts
magistrats reconvertis, sans compter ceux d’autres pays africains et
occidentaux qui ont fait leurs preuves sur tous les fronts, on lui a
assigné des conseils commis d’office qu’il ne connait pas et à qui donc
il ne peut se confier, certains ayant manifestement peur de ce qu’il a à
dire ! Et encore, ces avocats commis par la CPI-ONU se plaignent de la
censure et du goulag dans lequel ils sont condamnés à exercer leur
mandat, leurs communiqués sur les conditions de détention ayant été
vidés de toute leur substance par leurs « mandants ».
Pour
ce qui est de ses avocats habituels dont votre serviteur, ceux qui
vivent et travaillent sur le sol ivoirien sont, soit en exil, soit en un
lieu sûr, étant suffisamment avertis des méthodes du pouvoir ivoirien
et de ses sbires. Ce qu’ils ont vécu et les échos qu’ils ont reçus de
certains récits les ont confortés dans l’intime conviction que le régime
liberticide du binôme Ouattara-Soro n’a pas l’intention de reconnaître à
Laurent Gbagbo et aux personnalités de son régime la jouissance
minimale de leurs droits fondamentaux d’êtres humains. Et le plus
affligeant est que le régime totalitaire du président de la communauté
internationale est sournoisement encouragé dans cette dérive liberticide
par ses parrains français ! Il n’est que de constater la délectation
avec laquelle ils ont savouré l’accueil réservé aux confrères français à
l’aéroport de Port-Bouët pour s’en convaincre, ainsi que l’omerta
qu’ils observent sur la question ! Encore heureux que Maître Vergès et
Ceccaldi soient rentrés vivants à Paris, cette chance ne pouvant
bénéficier à des avocats noirs pour la raison évidente que ces rebelles
négriers savent qui ils peuvent avoir droit de vie ou de mort !
Au
total, vous comprendrez aisément que la CPI, qui ne saurait se
permettre de salir l’Onu, soit ipso facto obligée de consacrer
l’impunité dans le traitement de ce dossier ivoirien. En tout état de
cause, elle joue à pile ou face sa crédibilité, tout comme son employeur
qui a déjà perdu la sienne propre, et de manière irréversible en Côte
d’Ivoire !
La
CPI sera jugée sur les faits et non sur les grandes proclamations de
principe. Si elle est réellement une juridiction attachée à dire le
droit, elle aura toute la latitude de le prouver dans le traitement de
ce dossier ivoirien, en allant jusqu’au bout, en explorant toutes les
pistes pour frapper sans discernement ni discrimination tous les
responsables et coupables des crimes de guerre et des crimes contre
l’humanité pour lesquels elle a affirmé sa compétence !
Des
crimes de guerre et des crimes contre l’humanité ont été commis par les
deux camps belligérants, celui de Ouattara ayant commencé dès le 18
Septembre 2002, celui du régime légal et légitime du président Laurent
Gbagbo étant en légitime défense à partir du 28 Novembre 2011. Mais les
crimes les plus épouvantables ont été commis par des catégories de
personnes formellement identifiées et qui doivent être, en conséquence,
impérativement jugées pour leur participation à la guerre contre le
régime légal et le peuple ivoirien
Ces
personnes sont les casques bleus, les soldats de la force Licorne, les
responsables des banques et de l’Union Européenne. Quels crimes ont-ils
commis ? Le monde entier le sait !
°
Ils ont pris pour cible des civils et des objectifs civils,
occasionnant des milliers de morts innocents dans des hôpitaux, des
campus universitaires, des camps militaires dans lesquels vivent des
familles, dans des centres commerciaux, aux abords de la résidence de
leur président bienaimé qu’ils étaient venus soutenir par leur présence,
etc…Un premier décompte estime ces martyrs à près de 7.000 dont 2307
qui formaient un bouclier humain autour de la résidence de leur leader !
°
Ils ont, unilatéralement, sans respecter le préavis légal des 45 jours
et sur ordre direct de Nicolas Sarkozy, fermé les principales banques où
les personnes physiques et morales ivoiriennes détenaient leurs avoirs,
causant à cette clientèle et à leurs milliers de travailleurs des
préjudices irréparables.
°
Ils ont décrété des sanctions criminelles à l’encontre des ports
ivoiriens, entraînant une rupture des soins des malades souffrant
d’insuffisance rénale et des infections liées au Vih sida, ainsi que des
pertes incommensurables aux personnes physiques et morales de droit
ivoirien vivant de l’achat et de la vente du cacao, du café et des
autres produits agricoles victimes de l’ignoble embargo.
Toutes
les souffrances que voilà et ces innombrables décès d’êtres humains
innocents sont constitutifs, non seulement de crimes contre l’humanité,
mais également de crimes de guerre, que l’article 8 alinéa 2-a) iii
qualifie « le fait de causer intentionnellement de grandes souffrances
ou de porter gravement atteinte à l’intégrité physique ou à la santé », «
dans le cadre d’un plan ou d’une politique, ou lorsqu’ils font partie
d’une série de crimes analogues commis sur une grande échelle »,
précision apportée par l’alinéa 1er du même article 8.
Au total la balle est dans le camp de cette CPI. Personnellement,
je pense qu’elle ne peut pas juger Laurent Gbagbo, ce pour trois
raisons que j’ai tenté de vous expliciter rapidement : d’abord,
la procédure est irrecevable, ensuite, il n’y a pas de preuves
suffisantes contre lui et, enfin, dans ce dossier la CPI ne peut être ni
impartiale ni indépendante !
Quant à Ouattara, pour en revenir à votre question, le mot « réconciliation » est aux antipodes de son histoire personnelle, inconnu
dans son lexique et incongru dans sa bouche ! Avec son âme damnée, Soro
Guillaume, ils n’excellent que dans un seul sport, qui est d’ailleurs
leur raison de vivre : tuer, beaucoup tuer, encore tuer, toujours tuer !
Mais le meurtre judiciaire qu’ils préparent à Gbagbo risque de les
emporter dans la tombe ! Et s’ils persévèrent dans leur cinéma
judiciaire, leur main droite risque d’attraper leur main gauche ! En
Côte d’Ivoire, à La Haye ou ailleurs de par le vaste monde, un jugement
éventuel de Laurent Gbagbo sonnera le glas pour ce duo infernal qui
connaitra ce jour le jour de son jour qui sera son mauvais jour, comme
on dit à babi…
Avez-vous des reproches en tant qu’intellectuel contre l’Union Africaine et contre la CEDEAO dans le drame ivoirien ?
Un
ouvrage ne suffirait pas pour dresser la liste de ces reproches, et
encore, j’en oublierais ! Pour l’Union Africaine, le problème est tout
simplement structurel, il lui faut arracher son indépendance de l’Union
Européenne, refuser le moindre centime d’euro de cette dernière dans son
budget. Seule cette autonomie financière coupera le lien ombilical
l’unissant au syndicat nostalgique des anciens colonisateurs et lui
permettra de s’affranchir de cette tutelle pesante. Un chef d’Etat comme
Laurent Gbagbo a pourtant indiqué le chemin à suivre pour obtenir cette
autonomie financière : constituer un fonds à partir d’un pourcentage
insignifiant des recettes d’exportation du principal produit-vedette de
chaque Etat membre, et le tour est joué. Evidemment, seul des Etats
réellement indépendants peuvent se permettre une telle initiative !
Ayant
activement participé au dernier Sommet tenu à Addis-Abeba en fin
Janvier-début Février 2011, j’ai pu mesurer le degré de dépendance de
l’Union avec les ingérences insupportables des « délégués » européens,
leur omniprésence et leur activisme suspect dans les couloirs, leur
grand nombre poussant à se demander si on était réellement à un sommet
africain sur le sol africain ! J’ai tenté une expérience que je ne
regrette pas, soit dit en passant, en me rapprochant de la table des
délégués français emmenés par Sarkozy, en me faisant passer pour un
lobbyiste d’Alassane Ouattara. Leur accueil cordial et les propos qu’ils
m’ont tenus m’ont définitivement conforté dans l’intime conviction
qu’il nous sera extrêmement difficile, à nous, pauvres Africains, de
nous émanciper de ces sangsues !
S’agissant
de la Cedeao, son problème est qu’elle réunit trop de pauvres Etats !
Et, comme de juste, ce sont les pays francophones les plus pauvres de la
planète qui contrôlent cette organisation avec le Nigéria toutefois, un
Etat dont l’influence ne cohère malheureusement pas avec les
potentialités. Pendant que vous y êtes, connaissez-vous au monde un seul
pays exclusivement francophone qui soit développé ou même en voie de
l’être ? Ne cherchez pas trop : il n’en existe pas ! Il s’y ajoute que
tous ces pays, appauvris suite au pillage structurel de la colonisation,
ont besoin de la France. La France, pour sa part, n’a pas besoin d’eux
sauf pour leur faire faire de sales besognes ! Faites le parallèle avec
la Côte d’Ivoire pour comprendre : ce pays a la chance de ne pas avoir
besoin de la France, mais, pour son malheur, la France a besoin de lui !
Quand
Alassane Ouattara dit qu’il a des financements pour reconstruire la
Côte d’Ivoire, sous quel angle le voyez-vous ? Les institutions
financières internationales, c’est la formule pour la Côte d’Ivoire
actuelle ?
Alassane
Ouattara ne reconstruira rien du tout, et il le sait mieux que
quiconque pour être un des pions du système inique qui régente le monde !
Il n’a aucun financement et n’en aura pas ! Ceux sur qui il comptait
naïvement n’ont pas la tête à ça, leur priorité étant manifestement,
dans un contexte de morbidité générale, à trouver de l’argent frais pour
voler au secours de nations européennes en faillite tels la Grèce, le
Portugal, l’Irlande. Le chouchou de la communauté internationale
escomptait que ses parrains lui apporteraient 13 mille milliards de
francs Cfa, il n’a pu obtenir, avec des regrets, que… 197 milliards !
Assortis de conseils du genre : faites comme Gbagbo qui ne s’est jamais
endetté durant la décennie qu’a duré la crise, malgré la partition du
territoire en deux, le maintien d’une seule frontière (avec le Ghana),
les détournements par la rébellion des richesses agricoles et minières
du pays via les Etats voisins et une certaine organisation
internationale, les conditionnalités des institutions anti-vie de
Bretton Woods qui ont été tant et si bien respectées qu’elles ont permis
à un pays en guerre, gérant 37% de son territoire et assurant tant bien
que mal les besoins des 100% de sa population sans tendre la main à
quiconque, de voir le bout du tunnel et d’arracher au FMI et à la Banque
Mondiale le point de décision !
Madame Doris Ross ne
s’y est pas trompé en rendant hommage à la politique économique
exemplaire de Gbagbo et à sa saine gestion des finances publiques par
ces mots : « Le FMI est strict avec la Côte d’Ivoire mais aussi objectif
», cette appréciation venant après les deux prix décernés au pays pour
récompenser la meilleure gestion des finances publiques dans un pays en
crise.
Le
gouvernement de Laurent Gbagbo a réussi, en dépit de toutes les
contraintes liées à la guerre, à relativiser et marginaliser le rôle et
la place des institutions internationales dans la marche de nos
économies. Les socialistes ivoiriens ont montré le chemin à l’Afrique
qui veut se libérer : compter sur soi-même et mettre en valeur ses
propres ressources. Une des causes principales de la guerre qui a été
faite à la Côte d’Ivoire patriotique est à chercher d’ailleurs dans la
volonté de porter un coup d’arrêt à cette nouvelle forme de gestion
autocentrée avec pour mamelles la refondation et l’économie sociale de
marché.
Pour
qui veut se persuader que la solution aux problèmes de la Côte d’Ivoire
est endogène et ne se trouve pas dans le recours aux institutions
internationales ou dans le carrousel de la dette bilatérale, il n’est
que de se renseigner sur le bilan de la présence du « brillant »
Ouattara à la tête du pays entre 1990 et 1993. Dans cet intervalle il
est aux commandes et il a les coudées franches puisque Houphouët-Boigny,
malade, se soigne à l’étranger. Le pays n’est pas divisé, il n’est pas
en guerre, il n’y a aucun embargo d’aucune sorte, pas d’occupation
militaire de l’étranger, donc pas d’effort de guerre.
Notre
tête d’œuf, as des théories macro-économiques, poussera pourtant le
riche pays dans l’abîme de la faillite avec une rapidité stupéfiante !
Formaté par ces institutions, il était venu appliquer à la lettre un
plan-miracle dont la Côte d’Ivoire a mis vingt ans pour se relever !
Vous vous en rendrez compte aisément en passant en revue les
statistiques relatives aux agrégats, que je tiens à votre disposition,
et en les comparant avec les résultats de la gestion Gbagbo également
disponibles.
Cela
dit, les fanfaronnades de Ouattara n’émeuvent plus personne car on
connait l’homme. Après son grotesque simulacre de travestiture ou
simulsacre d’investiture de Yamoussoukro qui a coûté pas moins de 21
milliards de francs dans un pays dévasté par la guerre, il était attendu
au tournant. S’exprimant sur une des télévisions de ses sponsors, cette
chaîne qui a enfilé les mensonges 24 heures sur 24 six mois durant pour
accompagner le coup d’Etat sanglant de la France et de l’Onu qui l’a
porté au pouvoir, il s’était permis de tancer Laurent Gbagbo en lançant
ces mots : « le président Gbagbo a utilisé l’argent de l’Etat pour se
maintenir au pouvoir, moi je vais développer ce pays ! ». Allez demander
aux Ivoiriens ce qu’ils en pensent !
Comment expliquez-vous qu’un opposant en Afrique puisse attirer tant d’admiration des Occidentaux comme Alassane Ouattara ?
Evidemment,
s’il est un bon cheval de Troie de leurs intérêts, pourquoi n’en
feraient-ils pas leur chouchou ? Cela vous étonne ? Ouattara, sitôt
nommé premier ministre par le vieux président moribond, s’empresse de
vendre toutes les entreprises d’Etat de la Côte d’Ivoire, parfois au
franc symbolique, aux amis de Chirac et S
Source:abidjanpasnet.blogspot.com
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