“Le problème des africains, se sont les africains eux-mêmes’’. Il ne semblait pas si bien dire le chanteur de reggae Alpha Blondy, lorsqu’il fustige dans l’une de ses chansons, les gouvernements africains qu’il accuse d’inertie.
En ce qui concerne le développement industriel dans lequel le continent compte si peu, la chose paraît encore plus évidente. Le continent avec plus d’une cinquantaine d’Etat pour près de 800 millions d’habitants, représente, précisément du fait de sa petitesse économique, moins de 3% du commerce mondial. Mais alors que des pays d’Asie, du Golfe, de l’Amérique Latine tel La Malaisie, les deux Corées, la Thaïlande, Dubaï ou le Brésil sont en train de vaincre à un rythme inattendu leurs insuffisances industrielles, la majorité des pays africains, à une exception près l’Afrique du Sud ; semble se contenter d’un train-train quotidien. On n’est pas avec ces Etats, au niveau de copie simple de ce qui est fait dans les Etats industriellement avancés à plus forte raison d’innovation ou de prouesses qu’ils pourraient réaliser. Il semble se dégager un véritable manque d’ambitions dans de nombreux pays africains, où on ne voit même pas un soupçon d’innovation technologique. Pour qu’une telle idée puisse germer, il aurait fallu qu’on sente un désir, un programme mis en place par les gouvernements africains pour se développer industriellement, mettre en place des outils qui amèneraient à penser qu’on a aussi envie de faire quelque chose pour changer le monde. Apparemment, cela ne saurait être un réel souci pour les différents Etats. Il suffit de connaître le budget mis en place pour la recherche qui se chiffre généralement à moins de 1% pour savoir qu’ici on se contenterait bien volontiers de seulement prélever les impôts autant que possible, de payer des fonctionnaires chaque mois, de graisser les militaires en espérant qu’ils ne fassent pas un coup d’Etat et de laisser s’écouler les années tout en maudissant dans des meetings politiques ridicules les occidentaux. Le développement industriel n’est aucunement étranger à la culture africaine. Il nous faut nous rappeler des grands pas de l’Egypte antique dans ce domaine. Il nous faut aussi savoir que la technologie commence par le développement de l’artisanat. Les gouvernements africains devraient penser à voir avec la multitude d’artisans qu’ils ont pourtant sur leurs sols, les nombreux ingénieurs et inventeurs qui ne demandent qu’à prouver ce dont ils sont capables, ce qui peut être fait dans le développement industriel et se fixer pour une fois des objectifs réellement ambitieux. Cela est encore possible et ce point devrait être une exigence des populations à tous ceux qui sollicitent leurs suffrages.
Salifou Amara
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