Départ en cascade des Chefs d’Etats en Afrique et au Moyen Orient : Et si le capitalisme était derrière ?

Les nouveaux intrigants du monde qui veulent s'accaparer l'Afrique et le Moyen Orient

Hosni Moubarak d’Egypte, Ben Ali de Tunisie, hier. Mouammar Kadhafi, peut être maintenant. Le sultan du Bahreïn, le Président Mauritanien, le président Yéménite, Bouteflika d’Algérie, Ali Bongo du Gabon, Omar El Bechir du Soudan, Laurent Gbagbo de Côte d’Ivoire, le Roi d’Arabie Saoudite, peut être demain. A quoi rime donc cette cascade de départ de certains Chefs d’Etat en Afrique, au Moyen Orient ? Cette envie subite de voir des populations descendre dans les rues pour exiger leurs départs et surtout les mêmes Présidents du système capitaliste occidental, d’être les premiers à soutenir tout cela ? La question n’est pas en effet, anodine, car dans le cas de ces soubresauts qui s’emparent de ces pays, c’est toujours les mêmes visages de L’Union Européenne, la France de Nicolas Sarkozy et les Etats Unis de Barack Obama qui comme attentistes, sont les premiers à ameuter le monde entier sur des crimes contre l’humanité, des violations graves de droits de l’homme, des atteintes à la liberté de presse, des massacres des populations civiles, des enrichissements illicites…Disons toujours les mêmes expressions pour demander le départ des Chefs d’Etats, jugés d’avance et condamnés sans même qu’ils aient eu, ô bonté divine, la grâce d’avoir droit à la parole pour dire leur part de vérité dans ce monde où aucun droit ne leur est pas reconnu. Et pourquoi ? Certainement pour de nombreuses raison qui sont toutes simples et qu’il nous faut chercher simplement à comprendre.

Il nous faut comprendre par exemple  pourquoi des pays aussi puissants que la Chine, la Russie, le Brésil et de nombreux Etats du monde sont opposés à ce que disent les Etats-Unis, l’Union Européenne et la France. Où, pensent tout simplement que ce sont des affaires internes de ces pays incriminés et qu’ils doivent régler par eux-mêmes leurs problèmes.  Pourquoi aussi les Chefs d’Etas jetés en pâtures reçoivent-ils subitement autant d’animosité alors qu’ils entretenaient pour la plupart de très bons rapports avec ceux qui les vouent aux gémonies aujourd’hui ? Les pays acculés sont-ils des Etats quelconques ou regorgent-ils d’énormes potentialités sur lesquelles il faut obligatoirement faire main basse ? Enfin pourquoi un tel empressement à la condamnation des mêmes contre ces Chefs d’Etats ?

Les réponses résident sans aucun doute dans le fait que la monté en puissance de la Chine, devenue en 2009, la première puissance industrielle ; en 2010, la deuxième puissance économiques avec des alliés sûrs tels le Brésil, la Russie (elles aussi toutes puissantes) effraie les occidentaux.

Les crises à répétition qui ont secoué le système capitaliste ces derniers temps, dont le dernier, celui des subprimes, qui a chamboulé le système bancaire, les industries ; au Etats-Unis, en France et dans toute l’union européenne  laisse de véritables séquelles dont ceux-là n’arrivent jusqu’alors pas à s’en remettre. La preuve, l’indice du chômage a pris dans ces pays une ascension qui effraie tout le monde ! La fulgurante avancée des chinois, des brésiliens et des russes dans les pays en voie de développement (qui, il ne faut pas l’oublier regorgent des richesses inestimables dans leurs sous sols), créée une panique totale dans le monde occidental qui voit ainsi des énergies, des matières premières moins chères leur échapper. Ce qui pourrait accentuer leurs décadences !

Devant de telles urgences, les Etats-Unis de Barack Obama, la France de Nicolas Sarkozy, l’Union Européenne toute entière, au lieu de jouer la carte de l’apaisement, de la conciliation, de la négociation, préfèrent prendre le risque de l’affrontement à mort pour dépouiller impunément ces Etats riches d’Afriques et du Moyen Orient qui leurs sont vitaux. Leurs Chefs d’Etats, avec lesquels ils collaboraient si bien, deviennent donc les boucs émissaires appropriés qu’il faut liquider afin de mettre pied totalement dans ces pays qui ne doivent pas leur échapper. On encens dans ce cas l’opposition, qu’elle soit armée ou non. Qu’elle commette des exactions ou non. On braque toutes les cameras du monde occidental sur ces pays qui étaient royalement ignorés auparavant. Cela en vaut la chandelle. On a l’occasion de se faire un Hosni Moubarak, un Kadhafi, Laurent Gbagbo… Ces Chefs d’Etats devant lesquels on était des fois obligés de faire la courbette.

Au nom du système capitaliste qui tangue, il faut urgemment faire tomber tous les régimes qui résistent à l’accaparement de leurs biens. Mais une équation n’est pas encore résolue. Connaît-on réellement les aspirations de tous ces peuples qui aspirent au changement et qui  en ont  pour cela payé des fois au prix fort ? Croit-on réellement qu’elles ont fait tous ces sacrifices pour se voir dépouillé de tout ? Une marionnette, fut-elle installée par ces puissances n’en demeure pas moins une marionnette et les populations sauront la reconnaître et agir en conséquence. Il vaut mieux donc faire la politique de la franchise et non celle du mensonge, qui ne mène nulle part.

Salifou Amara

salifouamara@yahoo.fr