Les antimondialistes, c’est comme cela que s’appelaient ou qu’on appelait jusqu’à une époque encore récente (entre les années 80 et 90) toutes ces personnes qui à travers le monde, lors des grands rassemblements de ceux qu’on appelle les « Grands du monde » (G7, G8 maintenant G20), manifestaient pour crier leur ras le bol, leur indignation, leur colère, à la face de tous ces dirigeants dont les décisions, au lieu d’améliorer le quotidien de l’humanité ne font que l’empirer. Comment en effet, comprendre que la qualité de la vie ne cesse de se dégrader, que l’espérance de la vie ne cesse de se réduire, que l’insécurité ne cesse de prendre des proportions toujours plus inquiétantes, que la gestion de l’environnement soit une catastrophe alors que d’un autre côté, on ne cesse de chanter partout les succès de la technologie, la performance de l’économie, l’avancée de la civilisation. Ceux qui se faisaient appeler antimondialistes, qui s’opposaient donc à cette dégradation de l’existence mondiale justifiaient, pourrait-on dire leur violence du fait de l’existence d’une autre violence ; celle des Etats industriellement avancés, « maîtres du monde ». Mais la violence n’étant jamais la réponse à des problèmes récurrents, il aurait donc fallu clairement donner des pistes de solutions ou de nouvelles possibilités à la vie de tous les jours. C’est là qu’il faut situer la nouvelle appellation de« altermondialiste ».
Dans le sens où, il ne s’agit pas de s’opposer essentiellement à un monde auquel nous faisons aussi partie et dont le destin nous concerne, mais de proposer d’autres formes de vies pour son amélioration ou tout simplement pour son changement. Être altermondialiste aujourd’hui suppose évidemment qu’il ya d’autres mondes possibles. Ces mondes ne sont pas hors de notre portée mais font bel et bien partie de notre capacité individuelle et collective à donner un meilleur visage à notre monde, à le transformer selon ses capacités réelles et non à le détruire, à le rendre plus malheureux, plus violent, en oubliant que tous ces actes ne peuvent que retomber sur nous tous sans distinction de pouvoir d’achat, de puissance étatique, de couleur de peau, d’appartenance religieuse, ethnique… Rendre de plus en plus pauvre les populations c’est s’exposer aussi à l’immigration, l’insécurité, le terrorisme, aux actes odieux… Ne pas mettre l’environnement au cœur de ses priorités c’est risquer inutilement les inondations, la chaleur meurtrière, les sécheresses…Ou faire aveuglement confiance à la technologie c’est s’exposer à ses aspects incontrôlables, à sa domination permanente, à la dépendance qu’elle instaure, à ses erreurs aux conséquences inimaginables…Il existe d’autres meilleurs mondes que celui auquel nous donne à voir les puissances actuelles. C’est ce qu’ont compris les altermondialistes et leur espérance mérite d’être considérée au plus haut niveau, d’être soutenu.
Salifou Amara
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