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jeudi 19 août 2010

L'autonomie politique existe-t-elle ?

Pourrait-il exister une autonomie politique telle que celle-ci soit capable de décider seule de son propre programme d’activité sans être sous l’influence de quelles que puissances qui soient ? Parler de puissance même n’est-ce pas une contradiction avec la notion de pouvoir politique ? Cela paraît tout à fait évident, dans le sens où la politique incarne avant tout l’exercice du pouvoir autonome sur les hommes et les choses. C’est à la fois une forme de gestion, mais surtout un pouvoir qui se veut total  tout en n’étant pas sous une quelconque influence. Il existe des régimes politiques tels la monarchie, l’oligarchie, la gérontocratie, la dictature, l’aristocratie, le régime canonique,  parlementaire ou présidentiel. A ces types de régimes on pourrait rattacher des formes de pouvoirs, de gouvernements  tels la royauté, l’exercice du pouvoir par  les riches, les personnes âgées, un individu qui concentre seul entre ses mains tous les pouvoirs au détriment de tous, une classe d’individus qui se considèrent supérieurs à tous les autres, une classe religieuse qui affirme détenir un pouvoir divin ou spirituel,  des personnes élues par le peuple pour être son représentant en vue de décider à sa place ou un élu qui met en place un gouvernement pour gérer les affaires de l’Etat. Dans nos sociétés actuelles, disons celles qui remontent depuis le 20è siècle,  cette façon de croire que le pouvoir politique peut se suffire à lui-même, alors qu’il existe à côté d’autres formes de pouvoirs certainement plus  importants tels que ceux de l’industrie, du capital ou de la technologie, paraît être une réelle utopie. En effet, le monde évolue selon un mode opératoire  où tout semble être sous le pouvoir des forces de décisions. Celles-ci sont précisément concentrées dans les mains d’un appareil technologique en œuvre dans tous les pays industriels et qui influence tous les Etats industriellement moins avancés. Les Etats Unis d’Amérique, qui se présentent comme le fer de lance de cette influence technologique que ce soit dans le domaine militaire, économique, industriel ou médiatique donnent du coup le cap de ce que doit être la politique dans le monde entier. L’autonomie politique ne saurait en ce sens exister devant des zones de décisions technologiques qui elles-mêmes décident de ce que doit être la politique.  C’est le même sort auquel est livré la politique  dans tous les Etats développés industriellement ou ceux qui aspirent à l’être. Ils suivent ou doivent suivre une procédure d’exigence de la  technologie, à laquelle ils doivent se plier ou en subir “les effets collatéraux’’.  Des fois cela prend même des effets tragiques lorsqu’on semble faire preuve d’autonomie, de liberté, d’indépendance, de resistance ; ce qui nous arrive dans des cas pareils, ce sont des contraintes financières, des assassinats, des envahissements, des rebellions qu’on suscite, des guerres…Tout cela pour que nous soyons tous dans le même bateau, celui d’abandonner notre autonomie et d’être des sortes de suiveurs d’une puissance technologique  qui ne cesse de grandir et de vouloir tout contrôler.
Salifou Amara

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