Élection Présidentielle en Côte d'Ivoire : Les vrais problèmes, à la poubelle !?



A quoi seront encore mangés les ivoiriens ?

Le 31 octobre 2010, les ivoiriens devrons choisir entre 14 candidats, celui qui deviendra leur Président de la République. Les prétendants à ce prestigieux poste sont d’ailleurs en campagne depuis plus de 5 ans (du fait de la guerre qu’à connu le pays, les élections qui devraient se tenir en 2005 n’ont pu avoir lieu). Il n’empêche, les chers candidats ivoiriens sont en campagne avec de grosses cylindrés, des hélicoptères, des jets… Comme s’il ne s’était rien passé dans ce pays de 20 millions d’habitants où 16 millions au moins d’entre eux vivent sous le seuil de la pauvreté. En effet, l’espérance de vie en Côte d’Ivoire est tombée à 42 ans. Là où même à 62 ans on essaie de voir ailleurs s’il faut oui ou non continuer de travailler. Bon, ici sous les tropiques, cela ne nous dit rien !  Se nourrir une seule fois par jour est le quotidien de nombreuses familles ivoiriennes, en ville tout comme dans les villages, campements et hameaux. Que disent nos chers politiciens ? Non, ce n’est pas cela leur souci ! Mais demandez leur, qui sera élu au premier, au deuxième tour ? Là, ils vous donneront tout de suite une réponse ! Comme si c’était cela vraiment la préoccupation des millions d’ivoiriens ! Eux à qui on dit que l’école primaire est gratuite mais qui déboursent pour certains jusqu’à 60 mille francs pour le CP1 dans des écoles publics. Les villes ivoiriennes sont sales, des ordures jonchent partout le sol, les caniveaux à ciel ouvert sont des véritables immondices et sont des sources de toutes sorte de maladie : dingue, paludisme, tuberculose, choléra… Tout cela tue chaque jour les ivoiriens un peu plus. Mais comme si la propreté était un sujet tabou en Côte d’Ivoire depuis l’époque de celui qu’on appelle le Président -Fondateur, c’est seulement jusqu’alors un seul village qui est obligé de supporter de façon artisanale toute la saleté de la ville d’Abidjan. Là encore, aucune solution claire et innovante n’est proposée.

Dans les villes de la Côte d’Ivoire, les rues sont occupées indécemment par des enfants, des adolescents, des malades mentaux livrés à eux-mêmes, par des prostituées de plus en plus nombreuses du fait d’une pauvreté galopante et d’une absence totale de programme gouvernemental. Mais cela n’émeut personne ! Comme si tous ces gens étaient non seulement heureux de leur sort mais qu’ils le méritent ! Pauvres citoyens d’une nation que la nation a elle-même en horreur !

On se plait très souvent à dire que le succès de ce pays repose sur l’agriculture. C’est certainement vrai ! En effet, le pays occupe le premier rang mondial d’exportation du cacao, le 8eme pour le café, le premier en Afrique pour l’anacarde. Il est très bien placé pour la banane, l’ananas, la canne à sucre, le palmier à huile, l’hévéa etc. Sur chaque kilogramme de chacun de ces produits, l’Etat de Côte d’Ivoire prélève depuis toujours, une marge très importante qu’elle verse dans les caisses du trésor. Mais, paradoxalement depuis toujours aussi, l’Etat ne fait rien en retour pour ces producteurs. Ils n’ont rien qui leur appartient en propre comme contrepartie de ce qu’on leur prélève. Ils n’ont pas par exemple pas d’hôpitaux, d’écoles, d’universités, de centres de formation, de banques, de centres d’achats, d’assurances etc. Ils n’ont rien ! Non, ils ont quelque chose : ce que l’Etat décide de leur permettre d’avoir  de façon saisonnière comme s’ils étaient des êtres saisonniers ! Si vous vous retrouvez  de façon malencontreuse dans nos urgences et qu’aucun membre de votre famille ayant un peu d’argent pour vous aider n’est informé alors vous avez tout de suite la réponse de ce qui vous attend : on va vous laisser mourir. Et oui c’est comme cela que fonctionnent nos urgences. Des médias supposés être de l’Etat font la promotion de nombreux médiocres à commencer par des animateurs, des journalistes en passant par des invités, des supposés artistes, des émissions qui abrutissent plus qu’ils n’élèvent l’esprit. Voici quelques  réalités que feignent d’ignorer nos chers politiques. Mais ce n’est pas tout. Parce qu’il y a tellement à dire !

 Il y a par exemple cette situation devenue banale en Côte d’Ivoire de tous ces jeunes diplômés qui sont devenus des vendeurs de cigarettes, d’attiéké, des gérants de cabines, de bars, des  Strip-teaseuses… Avec en poches des Bac, des brevets de technicien supérieur, des licences, des maîtrises, des DEA… Et on trouve cela normal dans le langage des politiques qui disent, dans leur logique de tout banaliser que maintenant le diplôme ne suffit plus. Bon mais qu’est ce qui suffit alors ? Certainement que chacun de ces millions de jeunes fassent tout pour se mettre au service  de ces pouvoirs, aux mains de nos chers politiques, analphabètes pour certains, au passé violent, brutal pour d’autres ou de tous ces pseudo intellectuels que la pesanteur de finances mal acquises a quasiment cloué à toutes sortes de bassesses. Et que dire de la corruption contre laquelle personne ne veut lutter tant il y  a à boire et à manger pour une minorité  qui s’en sert d’ailleurs très bien pour se maintenir dans chaque secteur d’activité. Conséquence immédiate, on nage  tous dans la marmaille de l’immobilisme et on ne peut être assailli que par des fléaux de toutes sortes à l’exemple du tout dernier : une guerre inutile qui aurait pu être évitée.                      

S.Amara

salifouamara@yahoo.fr