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jeudi 30 décembre 2010

Côte d’Ivoire ; une révolution sans mesures populaires ?




Il faut donner plus confiance à ces milliers d'ivoiriens

La révolution qu’opère en ce moment le Président ivoirien Laurent Gbagbo  risque de ne pas être menée en son terme si quelques mesures, les plus évidentes en termes d’impacts réels dans la vie de ses concitoyens ne sont pas prises. Sur une trentaine de ministres que compte le gouvernement de Laurent Gbagbo, apparemment, seuls quelques uns, qu’on peut compter du bout des doigts, semblent avoir emprise, et là  encore à moitié  sur la réalité du terrain. On ne citera pas des noms pour ne pas que ceux-là se donnent déjà la grosse tête ; car une révolution ne se mènent pas à moitié et en quelques jours d’activités surtout qu’en en face, on a des puissances aux allures de domination et d’exploitation telles la France et les Etats-Unis.
Ce qui coince dans le mécanisme Gbagbo, c’est toute la vie sociale de ses concitoyens qui semble être ignorée au profit uniquement d’un appel à la lutte, à la résistance. Cette stratégie a marché en 2002 lorsque les rebelles soutenus par la France, le Burkina-Faso ont attaqué la Côte d’Ivoire en vue d’installer le même Alassane Dramane Ouattara, en 2004 lorsque les forces militaires françaises installées en Côte d’Ivoire ont voulu elles-mêmes perpétré un coup d’Etat toujours au profit de Ouattara et ont fait 65 civils ivoiriens tués ; mais ne saurait pour autant prospérer.
 En effet, une révolution ne tient que lorsqu’elle est accompagnée de mesures sociales dont les traits sont visibles par tous. C’est ce que fait Hugo Chavez au Venezuela, en réduisant le coût de la vie de ses concitoyens, Kadhafi en Libye en assistant les plus démunies, Kagamé au Rwanda en combattant toutes les formes de malversation etc. En Côte d’Ivoire, deux thèmes majeurs se sont invités dans la campagne de la présidentielle : le chômage et la cherté de la vie. Sur ces deux thèmes l’équipe de Laurent Gbagbo semble jusqu’à présent muet ou si elle en parle, c’est à travers des discours creux auxquels personne n’accorde de crédit. Pourtant une révolution est en train d’être menée où on parle abondamment de souveraineté, d’égalité des Etats, de refus de voir le pays pillé et vendu à des forces étrangères, de battre même monnaie…Tout cela est bien beau mais que dit-on du quotidien des ivoiriens.
 Quelques esprits qui ignorent que tout changement s’effectue avec des indices de changement ne comprendront peut être pas que pour être mieux forts, soudés et rassemblés il faut que ceux qui doivent continuer de croire en vous ne s’en tiennent pas qu’aux paroles mais à des actes. Et à ce propos, en ce qui concerne précisément le chômage et la cherté de la vie, même si les grandes réformes ne peuvent être menées en l’état actuel de la situation tendue du pays, il importe de donner quelques signes dont la popularité ne pourra que renforcer encore plus le soutien et la détermination autour du Président Gbagbo.
Déjà pour le chômage, il se pose, reconnaissent tous les ivoiriens, un véritable problème de communication. Même que la radio télévision ivoirienne (RTI), n’émet plus, dit-on dans plusieurs localités de l’intérieur du pays, à plus forte raison à l’extérieur du fait d’actes de sabotage des mêmes puissances d’accaparement. Il coûte quoi à l’équipe de Laurent Gbagbo dont le pays regorge pourtant de personnes en grand nombre et en qualité, formés aux métiers de la communication d’être sollicités de façon très officielle pour faire face à cette difficulté majeure, même si cela doit se faire pour une durée bien déterminée ? De nombreux jeunes continuent d’êtres oisifs alors qu’ils ont des connaissances en de multiples domaines et prêts à s’engager dans des secteurs d’activités tels le commerce, le transport ; ces autres domaines qui constituent aussi le talon d’Achille de la politique de Laurent Gbagbo. On peut aussi toujours dans ces mesures urgentes et populaires lancés des grands travaux de nettoyage des abords des voies interurbaines, de remplissage de nids de poules, de brigades de sécurité et de salubrité…qui occuperaient des milliers de jeunes et aideraient donc de milliers de familles qui non seulement se reconnaitraient dans cette lutte mais la supporterait à mort. Les femmes du vivrier se plaignent depuis toujours de manquer de moyens de locomotion et de souffrir du racket pour acheminer les produits dans les marchés. La Côte d’Ivoire a encore des amis tels la Chine, la Russie, c’est aussi le moment de mener des actions d’éclats qui permettraient par l’entremise de ces pays ou d’autres partenaires d’avoir des  centaines de camions pour ces braves femmes et gagner certainement plus les cœurs, quels que soient leur bord politique.  Que dire du racket sur les routes en ces périodes, si ce n’est que c’est un acte encore plus criminel maintenant? Cela doit être combattu comme tel. La révolution ne saurait se permettre la perversion.
Contre la cherté de la vie, il est tout à fait inadmissible que rien ne puisse être fait contre le coût du carburant surtout que dans d’autres pays les prix restent inférieurs. C’est aussi une situation révoltante que le prix de l’huile, du sucre du riz, du kilo de bœuf  passe du simple au double depuis plus de deux mois et que les populations soient seules à supporter cela.
Oui, il faut faire la révolution mais avec des personnes dont le cœur est tourné vers cela. La révolution n’est pas d’abord l’affaire des soldats ou des fonctionnaires mais des masses et elles sont nombreuses en Côte d’Ivoire. Si Laurent Gbagbo et son équipe veulent réussir le changement qu’ils veulent opérer, cela commence par une reconnaissance du quotidien de leurs concitoyens afin de rendre la lutte plus populaire et déterminante. Et les sujets pouvant permettre la réussite de ce changements sont si nombreux ! Nous n’avons donné que quelques voies à explorer.

S.Amara
salifouamara@yahoo.fr                       




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